I'll spoiler the French bit. The reviewer concludes with what I presumed earlier - that it is imperative to watch this series in the original language. It would be a terrible waste to lose the local colour, the atmosphere, otherwise.
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Le déclin de l'empire américain, 7 octobre 2009
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The Wire n'est pas vraiment une série. C'est plutôt une longue histoire d'une soixantaine d'heures qui forme un tout cohérent et réfléchi, comme un gros roman racontant la vie de ses personnages sur plusieurs années. Tout a été écrit à l'avance, il ne s'agit donc pas, comme d'innombrables séries, d'une licence qu'on étire jusqu'à l'épuisement des spectateurs (l'épuisement de l'inspiration ayant lieu vers la 3ème saison en général).
L'histoire de la première saison nous montre le travail, difficile, des policiers face aux gangs de rue. Travail difficile de base, et rendu plus difficile encore par des patrons qui veulent gonfler des statistiques afin d'afficher de bons résultats. Cette course aux statistiques est d'ailleurs présente dans toutes les saisons, dans tous les domaines. C'est la même qui sévit dans les entreprises (les comptables jouent avec les chiffres pour que le patron montre de "bons" résultats aux actionnaires, on joue également avec les chiffres du chômage en créant des emplois qui n'en sont pas vraiment, etc.). Tout est conditionné par le profit.
Au bout de cinq saisons, en étant passé par les syndicats, la politique, l'école et le journalisme, c'est un état des lieux alarmant auquel nous venons d'assister. Pourtant, les solutions, quoique imparfaites, sont là. On les ignore, à cause du politiquement correct, par aveuglement ou fainéantise, à cause de gé-guerre entre services, parce qu'on s'en fiche, ou tout simplement parce qu'il faudrait pactiser avec le (les ?) diable. Ou peut-être est-il déjà trop tard, que ce système touche à sa fin, comme à chaque fois que les pauvres sont devenus encore plus pauvres, et que les riches sont devenus plus gourmands. Pourtant, quelques rebelles, ici et là, ne se découragent pas et s'opposent au système, qui cherche à les broyer.
C'est avec un véritable souci de réalisme et d'authenticité que cette série a été écrite par un journaliste et un ex-policier. Ils savent de quoi ils parlent, et n'en rajoutent jamais, jugent encore moins. Parfois, au scénario, on retrouve Dennis Lehane, ou encore Pelecanos. Les amateurs de romans policiers apprécieront. C'est une série qui sonne vraie, jusqu'à ce canapé orange, dans la première saison, que les réalisateurs devaient rendre en fin de journée à de véritables dealers. Des centaines d'anecdotes jalonnent les 5 saisons. Il faut louer aussi la formidable direction d'acteurs. Pas un ne sonne faux, et pourtant il n'y a que des inconnus.
Certes, il faut un peu s'accrocher au début. C'est lent, très lent. Mais bientôt on souhaite que ce soit encore plus lent. L'enquête n'avance pas vite, mais la description de ce monde, notre monde, est captivante. L'intrigue devient rapidement secondaire. Il y a énormément de personnages, et des nouveaux apparaissent à chaque saison. Si on s'y perd un peu au début, rapidement on trouve ses marques, d'autant que les réalisateurs savent les souligner rapidement.
S'il fallait rajouter quelque chose pour convaincre ; il y a les génériques, du blues rocailleux qui sent la rue et annonce la couleur. Et aussi les derniers épisodes de chaque saison où, sur une chanson, la conclusion défile en images.
S'il fallait ajouter un bémol ; on devient vite accro.
À voir impérativement en version originale. Le doublage est véritablement faiblard.